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COVID-19 en Guinée : Pourquoi le Gouvernement tarde à matérialiser le plan de riposte?

Depuis le 2 Avril 2020, le gouvernement guinéen par la voix du premier ministre, a adressé une note signalétique au Président de la République au sujet de son plan de riposte au COVID-19. Un plan qui s’articule autour de trois principaux axes notamment, sanitaire, social, économique et financier, pour un coût total de 3500 milliards de franc guinéens (360millions de Dollars). Mais qu’en est-il de la mise en œuvre de ce plan de riposte au moment où les populations guinéennes subissent pleinement le choc social et économique de cette pandémie ?

Au sujet de la première composante du plan, notamment la consolidation du dispositif de surveillance et de prise en charge, les seules avancées à constater restent l’élargissement des capacités d’accueil avec la mise à disposition de 7 sites. Pour ce qui est du renforcement du système surveillance tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, nous sommes obligés de constater qu’il reste encore défaillant. La prise en charge quant à elle, continue toujours à poser problème. Du moins, si l’on s’en tient aux plaintes récurrentes que nous avons des malades au sujet notamment de la gestion des tests. Enfin, la coordination qui relevait de cette composante, n’est pas elle non plus satisfaisante. Autrement, on n’assisterait pas encore à la dispersion des données des malades entre les différentes équipes de suivi.

Au titre de la composante sociale du plan de riposte, il était prévu que l’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale (ANIES) intègre à son plan d’activité 2020, des actions d’urgence requises pour atténuer les conséquences de la crise auprès des populations en situation de précarité, notamment en déployant un dispositif d’inclusion approprié pour les ménages les plus pauvres. Sauf que nous n’avons aucune visibilité sur les activités de sensibilisation et de distribution de kits de protection à destination des 130.900 ménages pour un total de 850.000 personnes. Cette activité était planifiée pour commencer au mois d’avril et là nous tendons vers la fin de mai, nous n’avons rien en vue. Quant aux actions qui étaient prévues au compte du mois de mai notamment le déploiement des activités à hautes intensité de main d’œuvre (HIMO) à Conakry, la construction des forages pour favoriser l’accès à l’eau potable en milieu rural, aucune annonce non plus à ce jour du 20 mai 2020. Que dire alors du programme dit d’ampleur de transferts monétaire pour 240.000 ménages soit environ 1,6 millions de personnes censé se tenir au mois de Juin 2020 ? Il était prévu également que l’ANIES procède à la fourniture des denrées alimentaires aux ménages des zones géographiques les plus touchées. Mais là c’est plutôt les ONG et les entités privées qui sont actives sur ce terrain au bénéfice des citoyens démunis.

Pas donc la peine d’aborder la composante Economique et financier.

Ainsi il y a lieu que le Gouvernement par la voix du Premier Ministre, reprenne la parole pour expliquer à l’opinion ce qui coince à propos de la mise en œuvre du plan de riposte à la COVID-19. Car faut-il le relever, au moment où le président de la République recevait ledit plan des mains du premier ministre, le pays affichait 51 cas confirmés, une personne guérie, et 1000 cas contacts.  Alors qu’à la date du mai 19 mai 2020 soit un mois et 18 jours après, le tableau affiche 2863 cas confirmé, 1525 guéris, et malheureusement 18 morts officiels dans les structures sanitaires et au moins 9 autres pertes en vies humaines au sein de la communauté. L’opinion publique est d’autant plus circonspecte que la presse rend régulièrement compte de cérémonies de dons de la part de nos partenaires au développement, d’entreprises privées ou encore d’ONGs et d’institutions internationales.

Nous y reviendrons.

Mamadou Oury DIALLO guineeactusociale.com