Saïdou Bangoura, était le maire de Taïgbé au temps de la révolution. Cette île d’environs 5. 500 habitants est tout comme, pour reprendre l’adage populaire, « un gardien de l’enfer qui meurt de froid ».
Une situation face à laquelle ce vieux quinquagénaire, cultivateur en a énormément gros sur le cœur vu l’état de précarité très poussée de son village pourtant voisin immédiat de la compagnie minière Global Alumina Corporation-GAG. L’ancien maire accuse cette compagnie installée dans cette localité entre 2005 et 2006 de ne pas avoir réalisé les promesses faites au moment son installation.
Des promesses liées notamment au développement de la communauté locale. Il s’en explique « Nous rencontrons beaucoup de difficultés ici dans nos champs. Ils sont en train de creuser notre mer. Lorsqu’ils ont creusé le fond de la mer pour construire le pont, la grande marée est venue nous envahir. Cela a eu des effets négatifs sur la culture du riz. Lorsque nos femmes répiquent du riz dans le champ, quand la haute marée vient, ça ravage tout », raconte, Saîdou Bangoura qui ne cache pas son amertume et sa déception.
Et d’ajouter : « de part et d’autre de cette de cette digue de trois kilomètres, c’est la riziculture qui est pratiquée. Mais, regardez aujourd’hui, il n’y a pratiquement pas de riz. Alors qu’avant l’installation de GAC, les champs de riz donnaient une belle moisson. Je pouvais tirer la consommation quotidienne pour les 11 membres de ma famille pendant toute l’année, jusqu’ à la prochaine saison et revendre le reste pour satisfaire des besoins divers et variés. Mais, c’est à peine aujourd’hui si nous pouvons tirer des champs de riz suffisant pour la consommation en famille. Du fait de l’exploitation minière qui ne rapporte rien à Taïgbé. Ils ne nous aident en rien à pouvoir nous développer », charge le vieux Bangoura.
Armand Bangoura, membre du conseil des sages du village, lui, revient sur la promesse qu’aurait faite GAC pour le développement de la localité.
: « Depuis la création de la CBG(Compagnie des Bauxites de Guinée) en 1973, jusqu’à présent Taïgbè n’a pas connu de prospérité, rien que la paupérisation. La société GAC qui est venue récemment aussi en a rajouté beaucoup à nos difficultés au quotidien» met en cause ce citoyen de Taïgbé.
« Et, pourtant, dans les années 2005 et 2005, nous avons eu une réunion signé avec GAC ici a Taîgbé, lors de la phase d’installation. C’était en présence des sages du village. Nous leur avons expliqué nos difficultés relatives au manque d’eau, de routes, d’hôpital et d’écoles. Ils ont promis de nous aider à résoudre ces problèmes. Mais, depuis cette date, jusqu’a nos jours, on ne voit rien. Alors que GAC a commencé à exporter le minerais. Depuis qu’ils ont réalisé le pont à cet effet, ils ont oublié Taïgbé », rappelle Bangoura, membre du conseil des sages du village de Taïgbé
Toutefois, la direction générale de GAC nie avoir fait des promesses à la communauté locale lors de son installation.
« Non. Nous n’avons jamais pris l’engagement de fournir de l’eau potable et de l’électricité, ou de construire une route aux résidents de l’île de Taigbé », a réagi Abdouramane Diallo du service de la communication de GAC.
« D’ailleurs, aucun procès-verbal des rencontres avec la communauté ne révèle qu’il y a eu de tels engagements», a-t-il conclu.
Nous y reviendrons
Naby Laye Youssoupha