Avec la bourse de l’UNICEF, Mabinty Sylla reprend enfin le chemin de l’école

Une année sabbatique après son admission au collège, Mabinty Sylla arbore à nouveau la tenue kaki, ce, grâce à l’appui financier de l’UNICEF

Saa Momory KOUNDOUNO
31 janvier 2020

Troisième fille des 7 enfants, Mabinty Sylla vivait jusqu’en 2018 à Kondéyah, un district situé à 10 km de Komayah. Issue d’une famille polygame, Mabinty aide souvent sa maman à faire les travaux ménagers une fois à la maison après l’école. Elle a su tenir l’équilibre entre l’aide qu’elle apporte régulièrement à sa maman dans l’accomplissement des travaux ménagers et ses études.

Ainsi, en 2017, elle décroche son examen d’entrée en 7è année. Malheureusement, elle ne pourra pas immédiatement se rendre au collège faute de moyens financiers. En désespoir de cause, sa famille se résout à la ramener pour une 2eme fois consécutive en 6è année. Mais cette fois, Mabinty ne reprendra pas l’examen d’entrée en 7è année.

« Après ma réussite à l’examen d’entrée en 7è année, ma famille n’avait pas de moyens pour que j’aille au collège et donc je n’ai pas pu faire la 7è année l’année qui a suivi, c’est-à-dire 2018. Pour ne pas désapprendre, mon papa a décidé que je reste en 6è année vu que c’est toujours dans mon village natal. Je n’avais aucune autre alternative ».

En 2019, l’UNICEF, grâce à l’appui financier de the Catalyst Foundation, initie et met en œuvre un projet d’assistance des élèves vulnérables issus des familles démunies, surtout pour celles avec des enfants qui doivent parcourir des distances considérables pour rallier l’école. L’objectif est de leur faire éviter l’abandon scolaire qui est souvent motivé par le manque de moyens.

Dans cette dynamique, Mabinty se retrouve parmi les bénéficiaires de ces bourses d’entretien et de soutien. Conséquences immédiates, elle fréquente enfin le collège de Komayah, notamment la 7è année.

« C’est grâce à la bourse de l’UNICEF que j’ai pu me rendre au collège, car, à la réception de cette bourse, mon papa a acheté un sac de riz avec lequel je suis partie chez le principal du collège où je vis maintenant à cause de l’énorme distance qui sépare mon village du collège de Komayah. Le reste de l’argent a été gardé pour mon petit-déjeuner et il m’en donne 10 000 FG par semaine ».

Aujourd’hui, Mabinty fréquente le collège de Komayah régulièrement et a tout le temps d’apprendre ses leçons une fois rentrée à la maison. Généralement, elle le fait la nuit quand tout est calme dans la maison. Elle se dit soulagée par cette assistance qui lui a permis d’aller enfin au collège et qui constitue un pas important vers la réalisation de son rêve, celui de devenir médecin.

Le choix pour elle de faire la médecine une fois à l’université n’est pas fortuit. Pendant son enfance, Mabinty a souffert d’une plaie qui a rongé une partie de la plante de son pied droit. Cette épreuve amère ne la laisse pas indifférente, elle promet de se battre pour réaliser son rêve afin de venir porter assistance aux enfants de sa communauté qui pourraient souffrir d’autres maux.