COVID-19 au Cameroun: des femmes de la diaspora tirent la sonnette d’alarme au sujet de la prison de Kolengui

Nous n’aurons jamais les vrais chiffres de contamination, mais en multipliant par 5 les cas déclarés officiellement on peut se rapprocher de la réalité », nous rapportait Mme Micheline Ewang, militante politique et les droits humains.
La situation dans les prisons camerounaises s’avèrent plus qu’inquiétante.
 À l’heure actuelle, la seule prison de Kodengui au Cameroun contient plus de 5 000 prisonniers sans tenir compte du personnel pénitentiaire. La prison la plus surpeuplée de l’Afrique centrale l’est aussi par la volonté des magistrats qui n’accordent pas de liberté provisoire aux détenus. Pourtant la libération provisoire est prévue par la loi. Au détriment de la vie des détenus et du personnel pénitentiaire, car les sorties sont soumises à caution, les dirigeants préfèrent maintenir ce confinement mortuaire plutôt que de  renoncer à ce gain financier immoral.
Au mois de juillet on se souvient d’ailleurs de manifestations violentes au sein de la prison, à l’époque l’administration pénitentiaire s’est retrouvée seule à gérer les difficultés face au laxisme de l’Etat.
 Avec la pandémie qui fait rage dans le monde entier, les pays les mieux nantis prennent des dispositions pour leur s prisonniers soit en décongestionnant les prisons ou en dotant le personnel pénitentiaire des protections nécessaires : masques , gels hydro alcooliques, etc. Le cas de la prison de Kodengui, parmi d’autres, démontre l’incompétence et le désintérêt des autorités pour les populations carcérales. À ce jour rien n’est fait. Seule la croix rouge camerounaise est venue s’enquérir de la situation des prisonniers.

 La prison est organisée par cellule étant de 80 prisonniers, qui n’ont à leur disposition qu’une unique douche!

Chez les prisonniers à Kodengui on compte 40%  atteints de malnutrition aiguë sévère, surtout chez les mineurs. L’alimentation a pour base le maïs et les haricots. Une fois par semaine,  leur est servi du riz combiné à une sauce d’arachide. L’accès à l’eau est  également un problème puisqu’il y a pénurie d’eau potable.

 La prison n’a pas de structure sanitaire appropriée. Il y a une infirmerie avec moins de 10 lits, un seul médecin et 5 infirmiers, aucune pharmacie.
 Voilà avec quoi et comment les prisonniers et le personnel devront faire face à l’épidémie au cas où covid19 entre à Kodengui!
 Un drame se prépare, nous tirons la sonnette d’alarme afin que le peuple soit averti. Rien n’empêche que des mesures humanitaires soient prises pour libérer certains prisonniers puisqu’il n’y a pas de matériel, ni les conditions de sécurité essentielles pour les protéger.
By Micheline EWANG – USA
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