Les méthodes de l’IHU de Marseille : en avant vers le passé ! (Dr Georges Borgès Da Silva)

Avec son refus des essais cliniques, l’IHU de Marseille (IHU Méditerranée infection) produit les derniers soubresauts d’une conception de la médecine en voie de disparition. Débattre sur sa conception révisionniste de la recherche clinique aurait pu se faire entre scientifiques, mais l’IHU a fait le choix de mettre le débat sur la scène publique avec son étude très médiatisée de mars 2020 [1] dont l’analyse critique est disponible [2, 3].

La conception révisionniste de la recherche clinique de l’IHU de Marseille n’a pas d’arguments scientifiques solides à faire valoir. Son approche de la recherche par l’observation est typiquement inductive. Elle peut fonctionner en microbiologie si elle est associée à une course aux nouveaux outils permettant de se maintenir en tête des découvertes. Elle s’épuise si survient une longue période sans investissement dans des innovations technologiques de rupture. Popper K [4] a montré que cette méthode inductive a ses limites dans les sciences de la nature. Aucune série finie d’observations ne peut permettre d’affirmer l’universalité d’un phénomène observé. Les découvertes se fondent principalement sur la méthode expérimentale hypothético-déductive. Celle-ci part d’une hypothèse pour ensuite la démontrer ou la réfuter avec une expérimentation. En recherche clinique, les essais randomisés en sont une des applications les plus probantes.

En se débarrassant de son carcan « contre la méthode », l’IHU pourrait épanouir l’imagination de ses chercheurs et exploiter des questions de recherche ouvertes à toutes méthodes envisageables, sans parti pris.

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Auteur
Dr Georges Borgès Da Silva
Médecin spécialiste en santé publique
Formateur en méthodes de la recherche et de la publication scientifiques
georges.borges-da-silva@ggbds.org