Son nouveau plan stratégique, l’ONG a passé un an à le travailler avant sa récente présentation aux partenaires. Plutôt ambitieux, il puise sa source dans les fléaux auxquels les enfants guinéens font face. Des défis illustrés notamment par deux indicateurs. En effet, la Guinée a le deuxième taux le plus élevé de Mutilation Génitale Féminine/excision (MGF/E) au monde et l’un des taux les plus élevés de mariages précoces/forcés dans le monde. Des pratiques qui, en outre, se produisent dans un environnement où des niveaux élevés de violence à l’égard des enfants et en particulier des filles persistent. Cette réalité, Plan International Guinée, dans une démarche de synergie avec tous ses partenaires, entend l’inverser.
D’où le nouveau plan qui se décompose en quatre programmes :
– Santé, droits sexuels et reproductifs des filles en Guinée : dont l’objectif est de protéger les filles vulnérables et exclues contre les FGM/E et leur donner les moyens de faire leurs propres choix.
– Combattre l’écart entre les sexes dans l’éducation pour mettre fin aux MGF : avec pour objectif d’accroitre l’égalité des chances pour les enfants vulnérables et exclus, en particulier les filles, afin qu’ils aient accès à une éducation inclusive de qualité.
– Prévenir la violence dans la famille et la communauté : avec l’objectif de renforcer les enfants vulnérables et exclus, en particulier les filles, et la résilience des communautés face aux pratiques néfastes.
– Promouvoir la santé et la résilience de la famille : dont l’objectif est d’accroître la capacité des familles à prévenir les grandes maladies, épidémies et crises et, à y faire face
Pour financer ce gigantesque chantier, Plan International Guinée mise à hauteur de 82 % sur les subventions, avec l’espoir que les parrainages apporteront le reste.
En tous les cas, l’ONG attache de grands espoirs dans cette stratégie. « Notre ambition est que, d’ici la fin de la stratégie, nos programmes ajoutent une valeur significative aux efforts de changement des normes sociales préjudiciables aux développement des enfants, particulièrement des filles et que nos travaux de suivi, évaluation et de recherche contribuent à renforcer leurs connaissances sur les thématiques notamment, les Mutilations Génitales Féminines et leurs liens avec le mariage d’enfants, la grossesse chez les adolescentes et l’éducation à l’échelle nationale », a ainsi précisé Bien-Aimé Johnson, le Directeur-pays de Plan International Guinée, à l’occasion de la cérémonie de présentation de ladite stratégie.
Quant au gouvernement, il est tout simplement admiratif. Ainsi, la ministre de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance a rappelé tous les avantages pouvant résulter de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de Plan international Guinée. « Ce sont 2, 25 millions de filles qui seront ciblées par ce programme, avec un accent les mutilations génitales féminines et les mariages précoces et grâce à l’habilitation des communautés, mais aussi des femmes elles-mêmes, à travers leur autonomisation et la scolarisation de la petite fille dans ces communautés » a ainsi relevé Hadja Mariama Sylla.
Mohamed Lamine Sakho