Alors que la population mondiale devrait augmenter de 2 milliards de personnes au cours des 30 prochaines années, de nombreux acteurs reconnaissent qu’il ne suffit pas de produire un plus grand volume d’aliments sains de manière plus durable pour garantir le bien-être de l’homme et de la planète. D’autres défis cruciaux doivent également être relevés, énoncés notamment dans le Programme 2030, notamment la réduction de la pauvreté, l’inclusion sociale, les soins de santé, la conservation de la biodiversité et l’atténuation du changement climatique. Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de soutien inclusifs qui permettent aux jeunes de continuer à intensifier leurs efforts, collectivement et individuellement, pour restaurer la planète et protéger la vie, tout en intégrant la biodiversité dans la transformation des systèmes alimentaires.
Le thème de la Journée internationale de la jeunesse 2021 est « Transformer les systèmes alimentaires : les innovations des jeunes pour la santé humaine et celle de notre planète ». Il souligne que le succès d’un tel effort mondial ne sera pas atteint sans la participation significative des jeunes.
Lors du Forum des jeunes de l’ECOSOC 2021, les questions et les priorités mises en avant par les jeunes participants comprenaient les répercussions de la pandémie de COVID-19, notamment en ce qui concerne ses effets sur la santé humaine, l’environnement et les systèmes alimentaires. Dans les recommandations officielles, les jeunes participants ont souligné l’importance d’œuvrer pour des systèmes alimentaires plus équitables. En outre, ils ont souligné la nécessité pour les jeunes de prendre des décisions éclairées sur les choix alimentaires en renforçant l’éducation mondiale sur les options les plus saines et les plus durables pour les individus et l’environnement. Des recommandations ont également été formulées sur le développement de capacités adéquates en matière de résilience des systèmes alimentaires, en particulier pendant et après la pandémie actuelle de COVID-19.
Par le biais de l’éducation, de l’engagement, de l’innovation et des solutions entrepreneuriales des jeunes, la Journée internationale de la jeunesse vise cette année à fournir une plateforme pour les jeunes afin de poursuivre la dynamique du Forum en vue du Sommet de haut niveau sur les systèmes alimentaires. Cette année, la Journée internationale de la jeunesse sera organisée virtuellement par le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et le grand groupe des enfants et des jeunes.
La riposte des jeunes face à la COVID-19
La pandémie de COVID-19 a eu un impact considérable sur la vie quotidienne des jeunes partout dans le monde. Premièrement, les restrictions liées à la lutte contre la propagation du virus ont eu un effet dévastateur sur l’éducation et la formation des jeunes. Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) intitulé « Les jeunes et la Covid-19 : impacts sur les emplois, l’éducation, les droits et le bien-être mental », 65 % des jeunes disent avoir moins appris depuis le début de la pandémie en raison du passage de l’enseignement dispensé en salle de classe à l’enseignement en ligne et à distance pendant le confinement.
La pandémie a notamment eu des effets disproportionnés sur la jeunesse mondiale, qui ont exacerbé des inégalités déjà présentes. Par exemple, pas tous les élèves ont pu profiter d’un accès à Internet, à des équipements et, parfois, à un espace privé pour travailler. Cela s’explique, en partie, par le fossé numérique qui existe entre les régions, comme l’a confirmé le rapport de l’OIT, en relevant que seuls 18 % des jeunes vivant dans les pays à faible revenu ont pu suivre leurs cours en ligne, contre 65 % des jeunes issus des pays à revenu élevé. La pandémie actuelle risque ainsi d’affaiblir le potentiel productif de toute une génération et de creuser les disparités entre les pays.
Avec la COVID-19 nous avons aussi assisté à une « épidémie parallèle » : la détérioration de la santé mentale, qui a touché particulièrement les jeunes. Selon l’OIT, la moitié des jeunes de 18 à 29 ans sont en effet sujets à la dépression et à l’anxiété. L’Organisation de la Santé (OMS) a pour cela mis en place une nouvelle coalition de la santé mentale pour aider les États à faire face à ce problème.
Bien qu’il soit encore tôt pour faire un bilan exhaustif de la manière dont la COVID-19 a affecté les plus jeunes, les gouvernements sont mandatés dans le Programme d’action mondial pour la jeunesse pour garantir que leurs services répondent aux besoins des jeunes. Dans ces circonstances, il est important de veiller à ce que la jeunesse soit écoutée et prise en compte dans le déploiement des interventions sanitaires et non sanitaires en réponse à la COVID-19.
Renforcer la capacité des jeunes à prendre leurs propres décisions en matière de santé est également un élément clé du Programme d’action. Dans ce contexte, l’éducation sanitaire, la promotion de la santé publique et les informations factuelles sont essentielles pour lutter contre la propagation et les effets de la COVID-19, en particulier pour lutter contre la propagation de la désinformation en ligne. Le rôle des gouvernements ainsi que des organisations de jeunesse et des groupes communautaires est essentiel pour garantir la diffusion d’informations fiables sur la santé publique. Les jeunes eux-mêmes utilisent également les technologies en ligne pour diffuser des informations sur la santé publique de manière engageante, comme des vidéos, pour promouvoir un lavage des mains efficace ou expliquer comment la distanciation sociale peut sauver des vies.
Les jeunes innovateurs réagissent également face au virus grâce à des innovations à fort impact social : dans le monde entier, des initiatives sont en cours de développement pour générer et apporter un soutien aux populations à risque ou aux populations touchées par la pandémie. Si la plupart de ces initiatives se font sur une base volontaire (par exemple, les jeunes qui proposent d’acheter et de livrer de la nourriture aux aînés ou aux personnes à risque), elles peuvent également prendre la forme d’entreprises sociales. De nombreux pôles d’innovation technologique axés sur les jeunes aident les startups à développer des solutions efficaces pour lutter contre la COVID-19.