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Journée internationale de tolérance zéro aux MGF : autorités et partenaires s’engagent à l’éradication du phénomène

Prévue pour ce 06 février, la journée internationale tolérance zéro aux mutilations génitales féminines, a été célébrée par la Guinée le lundi dernier.

Placée sous le thème central ‘’libérer le pouvoir de la jeunesse : une décennie d’accélération de la lutte pour l’éradication des mutilations génitales féminines d’ici 2030’’, cette journée offre l’opportunité aux décideurs des secteurs concernés par la question, de faire le bilan des acquis et de se projeter sur l’avenir.

Pour la Guinée, d’énormes acquis sont à dénombrer, a soutenu la ministre de l’action sociale, de la protection féminine et de l’enfance, Hadja Mariama Sylla. Cependant, le chemin à parcours reste encore assez long.

« La République de Guinée est particulièrement affectée par cette pratique au regard de l’ampleur et du caractère endogène du phénomène. Les statistiques disponibles (EDS 2018), rapportent une prévalence de 94.5% de MGF chez les filles/femmes de 15-45 ans. Comparativement à l’EDS de 2012 (96,9%), on observe une baisse de 2,4% au niveau de la même tranche d’âge de femmes et 39 contre 45.5% chez les filles de 0 à 14 ans, soit une baisse de 6.5%. Si ces chiffres prouvent à suffisance les difficultés liées au changement de cette norme sociale, ils montrent également que des progrès sont en train d’être faits. Parmi ces efforts, on peut citer entre autres, l’existence d’un cadre légal, programmatique et institutionnel approprié, pour adresser la thématique ; l’augmentation significative du nombre de déclarations publiques d’abandonner des MGF par les communautés des zones d’intervention avec à la clé, la protection des filles non excisées; l’instauration depuis 2013, d’une campagne nationale annuelle de proximité avec l’accompagnement des médias, sur les MGF/E qui permet, chaque année, sur une période d’au moins trois mois d’intensifier les actions de plaidoyer politique, d’information et de mobilisation sociale en faveur de l’abandon, etc… », a-t-elle énuméré.

À ces acquis, il faut ajouter, sur le plan national, l’adoption de lois, la révision du code de l’enfant pour harmoniser l’âge légal du mariage de l’enfant à 18 ans, l’élaboration de documents de stratégies sur les VBG-MGF et les mariages précoces.

En effet, si les autorités sont engagées à combattre la pratique de mutilations génitales féminines, les filles aussi, les concernées, en font un objectif prioritaire.

D’ailleurs, pour Kadiatou Konaté, présidente de l’ONG ‘’Club des jeunes filles leaders’’, il faut que les autorités prennent des mesures immédiates, pour parvenir au but attendu.

« En  cette journée de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, nous nous engageons en tant que jeunes à poursuivre les activités d’informations, de sensibilisations et d’alertes, afin que les nombreuses filles qui courent encore le risque d’être mutilées, n’endurent pas les mêmes souffrances que Koumba Tonguino de Guékédou, morte par suites d’excision en 2015. Notre souhait ne se résume pas à faire reculer cette pratique, nous voulons zéro mutilations génitales féminines. Nous exhortons ici, toutes les autorités à prendre des mesures immédiates pour concrétiser cet engagement », a-t-elle émis.

En présidant cette cérémonie, le Chef de l’Etat a réitéré sa volonté de combattre le phénomène de VBG-MGF et toutes autres privations de droits des femmes/filles. Cependant, il reste convaincu que cette lutte ne peut être effective qu’avec le concours de la lutte contre la pauvreté.

« Pourquoi on marie les jeunes filles tôt, parce que très souvent, les parents n’ont pas les moyens pour les éduquer et que les hommes riches en profitent. C’est pourquoi, nous avons créé l’ANIES pour faire l’analyse dans toutes les préfectures, districts etc…, pour identifier les personnes les plus pauvres afin de leur donner une assistance mensuelle, de les aider à améliorer leurs conditions d’existence et de logement. (…). Cette bataille ne peut pas se gagner si on ne gagne pas la bataille économique qui est la pauvreté. Donc, il y a la lutte culturelle, la lutte sociétale et celle économique. Nous nous engageons à faire en sorte que la Guinée tourne le dos à ceux qui pensent que seule une fille excisée doit être mariée. Il faut que chacun comprenne que l’excision est un mal et que marier une fille avant l’âge de 18 ans, c’est détruire son avenir. Le mariage aussi doit reposer sur l’amour, c’est ce que nous voulons pour la Guinée de maintenant et de demain », s’est engagé le président de la République.

Les résultats enregistrés et ceux recherchés, ne peuvent être possibles sans le concours des partenaires techniques et financiers.

Au nom de l’ensemble de ceux-ci, le représentant pays du système des Nations-Unies, a réitéré leur engagement à accompagner la Guinée, pour sa quête de zéro mutilation génitale féminine.

Des activités, dans tout le pays, sont prévues dans la quinzaine de ce mois de février, pour sensibiliser, informer et éduquer les personnes encore enclines aux VBG-MGF.

Avec mosaiqueguinee.com